orbis cantus

en

Le sourire masqué de Jupiter

J’ai tenté en vain de trouver à l’aide de créateurs artificiels une bonne représentation de Jupiter. Je me suis perdu dans un dédale chevaleresque ou burlesque pour terminer dans un univers digne du Cirque du Soleil.

Les images sont belles, à la mesure de l’opulence que peut représenter cette planète. Les personnes nées dans sa lumineuse ombre sont naturellement expansives, généreuses, vivantes.

Jupiter ennoblit ce qu’il touche, lui confère la puissance du vent, incite à l’aventure et aussi à l’imprudence. Dans l’astrologie de l’Ouest, on le dit régner sur le Sagittaire, feu coloré de philosophie et d’élégance. Bien que Neptune lui ait ravi les Poissons, Jupiter était également associé à l’océan, aux horizons à explorer.

Ce n’est pas tant la chance que procure Jupiter que la volonté indéfectible d’aller plus loin. Lorsque la planète traverse une région d’un thème natal, on peut s’attendre à ce que l’individu apprenne, amplifie, profite du domaine traversé, à moins bien sûr qu’à la naissance, Jupiter ne soit pas affligé. Le parcours devient alors sans doute plus chaotique ou spasmodique. Rien n’est noir et blanc en astrologie, c’est encore plus vrai de Jupiter, maître des couleurs et des tapisseries de possibles.

Curieusement, on le voit aussi au passage de la mort, conférant une fin paisible ou transcendante, comme si l’âme partait soudain à la conquête de sphères inexplorées.

Il est difficile de cerner cette planète. Elle confère de l’audace, mais aussi de l’exagération. La race humaine est probablement issue de Sagittaires préhistoriques, à la fois juvéniles, chanceux, optimistes et arrogants. Qu’on ne s’étonne pas que l’aventure vire à la bouffonnerie parfois, mais aussi aux grandes envolées philosophiques, scientifiques et artistiques.

Là où va Jupiter va la vie. J’ai Jupiter en Sagittaire, mais aussi la Lune. J’ai longtemps imaginé, rêvé, et je fabule encore.

La planète réelle est une grande tempête bombardant ses fantastiques satellites d’ions quasi solaires. Jupiter est une fausse étoile qui semble le crier fort. Elle est le dernier rempart avant que Saturne, Chronos, ne vienne rationaliser l’univers. J’ai Saturne en Capricorne. Je suis d’une génération possédant tant l’allégresse que la retenue de vivre.

J’aurais sans doute aimé pouvoir m’habiller de dorures et chevaucher royalement des océans de création. Ma vie est plus modeste même si le dieu Jupiter nourrit mes neurones de rêveries et de théories impossibles à réaliser, mais ô combien enivrantes.

Jupiter représente l’espoir, notre capacité et notre chance d’aller au-delà des obstacles. Même si, un jour, je deviens un moine rachitique, j’écouterai dans mon cœur la flamme bruyante de ses conseils et de son rire.

1
2