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La mort d’un astrologue

Je venais de terminer la lecture de Through the Looking Glass A Search for the Self in the Mirror of Relationships, une transcription d'un long séminaire donné par l'astrologue Richard Idemon.

Avant de poursuivre avec The Magic Thread, autre transcription d'un de ses séminaires, j'ai voulu en apprendre davantage sur cet homme. Il était ami et collaborateur des grands astrologues que sont Liz Green et Henri Sasportas, tous deux des protagonistes du rapprochement de l'astrologie et de la psychanalyse par l'entremise des mythes grecs et des abstractions jungiennes de l'inconscient.

On affirmait qu'Idemon avait exercé une grande influence sur lesdits astrologues, et que sa mort prématurée était une grande perte pour l'avancement de l'art astrologique.

Très peu est dit sur lui cependant. Cela se résume en une courte biographique sur astro.com. Seulement deux événements y sont décrits:

Cela me fit un choc. D'une part, le livre que je m'apprêtais à lire était une transcription d'une conférence datant de 1986. L'astrologue était donc en pleine lutte et souffrance. À cette époque, la médecine n'avait pas encore grand contrôle sur cette maladie considérée alors comme la peste des gays.

D'autre part, et surtout, sa mort brutale contrastait avec le dynamisme et la bonne humeur qui se dégage de la lecture de son enseignement.

Le site donne les deux cartes du ciel relatives à ces deux étapes cruciales. On voit tout de suite le transit de Neptune au IC. À la naissance, Neptune se trouvait en secteur XII et faisait quinconce avec la conjonction Soleil/Vénus en secteur V. Neptune était aussi maître par signe du secteur VI.

Carte du ciel de Richard Idemon

Au moment de sa mort, Saturne progressé et Soleil progressé était conjoint sur le Mars natal, ce qui peut symboliser la fin brutale d'Idemon. Pluton opposait Uranus en secteur VII comme si tout l'inconscient collectif reprenait ses droits sur un individu qui cherchait à nous le raconter à travers la symbolique mythique des astres.

Richard Idemon’s death

Je suis profondément attristé depuis. L'homme est né la même année que ma mère. Il aurait donc 86 ans, aurait pu transmettre tant de choses, fait évoluer l'art astrologique de tant de façons.

Il a plutôt choisi de s'enlever la vie et probablement seuls ses amis, ses amantes et amants pourraient nous raconter son histoire... On se demande aussi ce qu'il voyait dans son thème à travers son combat douloureux.

Au moment de sa mort, le Soleil était en apex de l'axe lunaire de la naissance, et carré à la Lune natale. La conjonction Lune/Saturne transitait le carré Neptune, alors que Vénus lui faisait trigone comme si elle apportait ainsi un réconfort. Le violent Mars était en carré avec Mercure et Pluton natal, pas très loin d'une conjonction avec Uranus.

Quant à la précédente éclipse solaire d'octobre 1986, elle semblait présager le sort d'Idemon, en opposition à Mars natal, Mercure en carré à sa position natale et ainsi carré à Pluton. Vénus faisait sextile à Neptune et trigone à Vénus natale alors que la mort eut lieu lorsque Vénus était en trigone avec Neptune et sextile à Vénus... Enfin, Pluto était déjà en contre-parallèle avec Saturne.

Éclipse solaire d’octobre 1986

Quoi décide quoi dans une vie? L'horloge cosmique semble tirer les ficelles comme si le théâtre de l'existence ne pouvait que répéter les autodrames des divinités anciennes.

Cela me rappelle un texte que j'ai écrit, paru en 1997 dans La Vie dure et intitulé Thomas s'en va mourir dans lequel je tentais de décrire la psychologie d'une personne voulant mettre fin à ses jours. Il ne s'agissait pas d'une autobiographie mais d'un accompagnement, pour ainsi dire, que j'avais fait avec un ami de cet époque. Je le relatais dans un billet sur mon site personnel intitulé La mort, le philosophe, le guru et le docteur

Je vais poursuivre ma lecture de The Magic Thread et j'espère avoir le courage et la science pour transmettre ses idées et son savoir-faire. Je poursuis ma vie, je l'aime trop, je suis sans jugement, mais stupéfait par l'acte suicidaire. J'ose croire que la vie se doit d'être plus forte, malgré les épreuves. En même temps, certains diront que cela est un privilège de choisir le moment où l'on quitte le train. Encore une fois, je n'ai pas de réponse. C'est probablement plus confortable de se poser des questions.

Illustration : Midjourney

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